Buste de Quesnay, par Vassé (1769)

FRANÇOIS QUESNAY

(1694-1774)

 

 

François Quesnay est né à Méré, en Seine-et-Oise, le 4 juin 1694, d'un père "laboureur" et marchand.

En 1711, il entre en apprentissage pour cinq ans chez un graveur parisien. C'est alors qu'il s'inscrit à l'université et au collège de chirurgie de Saint-Côme. En 1717, il est reçu maître ès art, et, en 1718, maître dans la communauté des chirurgiens de Paris. Il commence sa carrière de praticien à Mantes, mais ne s'y confine pas.

En 1723, il devient chirurgien royal, entre au service du Duc de Villeroy en 1734, et en 1744 se fait décerner le grade de docteur en médecine. Jusqu'à ce qu'il devienne médecin de Mme de Pompadour en 1749, son œuvre est essentiellement médicale : Observations sur les effets de la saignée (1730), Essai phisique sur l'œconomie animale (1736), L'Art de guérir par la saignée (1736), Traité de la suppuration (1749), Traité de la gangrène (1749), Traité des fièvres continues (1753). Élu à l'Académie des sciences en 1751, Quesnay devient membre de la Royal Society en 1752. La même année il est anobli par le roi pour avoir guéri le Dauphin de la petite vérole. Il est alors en mesure d'acheter des terres nobles à son fils, sur lesquelles celui-ci s'installera et qu'il exploitera.

Incité à collaborer à l'Encyclopédie, Quesnay livre d'abord les articles "Evidence" et "Fermiers" (économie politique), qui paraissent dans le tome VI (1756) , puis "Grains", qui paraît dans le tome VII (1757). Mais l'attentat de Damiens (5 janvier 1757) lui fait retirer trois autres articles qu'il avait préparés : "Intérêt de l'argent", "Hommes" et "Impôts". C'est dans cette période, 1757-1758, que commencent à se réunir autour de Quesnay et de Mirabeau ceux qui devaient former les Économistes. En 1758 (novembre ou décembre) paraît la première édition du Tableau économique, auquel sont donnés en 1759 deux autres éditions. Une explication du Tableau par Mirabeau est intégrée dans l'Ami des Hommes, et le Tableau est à la base de la participation de Quesnay à Philosophie rurale de Mirabeau qui paraît en 1763.

A partir de 1765, Quesnay et les adeptes de sa doctrine entreprennent d'en assurer la diffusion par la presse. Un supplément à la Gazette du commerce, le Journal de l'agriculture, du commerce et des finances, est créé. Et, sous les pseudonymes M. H., M. N., M. de l'Isle ou M. Nisaque, Quesnay y publie régulièrement des articles : "Observations sur le droit naturel", "Mémoire sur les avantages de l'industrie et du commerce" lançant la discussion sur la classe productive et la classe stérile, "Analyse de la formule arithmétique du Tableau économique"...

Après la reprise en mains par ses adversaires du Journal, Quesnay trouve dans les Éphémérides du citoyen de l'abbé Baudeau une nouvelle tribune. C'est dans ce journal qu'il publie, à partir de 1767, "Analyse du Gouvernement des Incas du Pérou", puis "Despotisme de la Chine". En mars, paraît Physiocratie, ouvrage en deux volumes composés d'une sélection de ses articles établie par Dupont de Nemours, qui les a "retravaillés avec soin. La dernière contribution de Quesnay aux Éphémérides fut, en février 1768, "Lettres d'un fermier et d'un propriétaire". Il y tournait en ridicule les principes de Véron de Forbonnais.

Quand l'intérêt pour ses théories économiques tomba, il s'essaya dans les débats mathématiques, mais sans convaincre personne. Quesnay mourut à Versailles le 16 décembre 1774.

Voyez aussi :