POMMEREUL (FRANÇOIS-RENÉ-JEAN DE), né à Fougères en Bretagne le 12 décembre 1745 d'une famille noble, mais sans fortune, entra dès sa jeunesse comme officier dans l'artillerie, où il était colonel en 1785 (Au tome 1 des volumes "Economie politique et diplomatique" de l'Encyclopédie méthodique, Paris/Liège, Panckoucke/Plomteux, 1784, p. 535, il est donné come capitaine au Corps-Royal d'artillerie). Il fut vers ce temps-là un des examinateurs de Napoléon Bonaparte à sa réception dans ce corps. Ce fut en 1787 que le ministère l'envoya à Naples pour y organiser l'arme à laquelle il appartenait. Il se trouvait dans ce royaume au moment de la révolution française et fut inscrit sur la liste des émigrés; sa femme et son fils aîné furent incarcérés et ses biens vendus. Le roi de Naples voulait le retenir à son service, mais il s'y refusa. Ne pouvant rentrer en France, il alla en 1796 à Florence faire quelques réclamations auprès de l'envoyé de la république française. Pendant son séjour dans cette ville Bonaparte y vint aussi, et lui offrit du service dans son armée. Mais Pommereul, qui ne fut jamais d'une humeur très-belliqueuse, quoique dans la suite il soit parvenu au grade de général de division, ne crut pas devoir accepter; et ayant obtenu sa radiation de la liste des émigrés, il se rendit à Paris, où il fut employé au comité central d'artillerie. Mis à la réforme en 1798, il y resta jusqu'au retour de Bonaparte d'Egypte. A cette époque il fut nommé préfet du département d'Indre-et-Loire, et ce fut dans cet emploi qu'il fit circuler un almanach dans lequel tous les noms des saints avaient été remplacés par ceux des philosophes du paganisme et par les figures emblématiques de leurs systèmes. En même temps il faisait circuler les listes d'athées publiées par Lalande, sur lesquelles il se glorifiait d'être un des premiers inscrits; il y avait même fait porter le cardinal de Boisgelin, qui était alors archevêque de Tours. on conçoit combien un pareil scandale, de la part du premier magistrat d'un département. dut causer de rumeur. Le prélat demanda à plusieurs reprises qu'on éloignât un tel préfet de son diocèse; mais il ne put y réussir. Ce ne fut qu'après la mort du cardinal que les plaintes des habitants. relatives à une somme considérable que le préfet avait dû employer à la réparation des routes, amenèrent enfin le déplacement de Pommereul. Ce changement, loin d'être une disgrâce, lui valut au contraire une place meilleure, celle de préfet du département du Nord. Il reçut même, quelques années après, le titre de conseiller d'Etat, celui de baron et, dans le mois de janvier 1811, la direction générale de la librairie, qu'il garda jusqu'à la chute du gouvernement impérial. En mars 1814, Pommereul se réfugia eu Bretagne. Bientôt de retour à Paris, il se présenta au gouvernement provisoire pour recouvrer son emploi; mais il ne put l'obtenir et resta sans fonctions sous le gouvernement royal. Après le 20 mars il se flatta d'être plus heureux; ses espérances furent encore déçues par la décision du ministre Carnot. Napoléon n'abandonna pourtant pas son protégé : Pommereul rentra au conseil d'Etat, et il y fut un des signataires de la fameuse délibération du 25 mars destinée à exclure les Bourbons du trône. Il ne prit guère d'autre part aux événements de cette époque; il fut cependant compris, après le second retour du roi, dans l'ordonnance du 24 juillet, et se vit ensuite obligé de quitter la France par suite de la loi du 12 janvier 1816. Réfugié d'abord à Bruxelles, il fut autorisé à rentrer dans sa patrie en 1819. Il est mort à Paris le 5 janvier 1823. Pommereul a mis au jour un grand nombre de compilations et de traductions oubliées depuis longtemps, et quelques ouvrages de circonstance qui ne méritent guère plus d'être consultés. Voici la liste des uns et des autres : 1° Histoire de l'île de Corse. 1779; 2° Recherches sur l'origine de l'esclavage religieux et politique du peuple en France, 1781; 3° Des chemins, et des moyens les moins onéreux au peuple et à l'Etat de les construire et de les entretenir, 1781; 4° Manuel d'Epictète, précédé de réflexions sur ce philosophe et sur la morale des stoïciens, 1783; 2° édition, 1823; 5° Réflexions sur l'Histoire de Russie, par M. Lévesque, 1783, in-12; 6° Etrennes au clergé de France, ou Explication d'un des plus grands mystères de l'Eglise, 1796; 7° Essais minéralogiques sur la solfatare de Pouzzoles, traduits de l'italien de Breislak. 1792; 8° Observations sur le droit de passe, proposé pour subvenir à la confection des chemins, 1796, in-8°; 9° Vues générales sur l'Italie et Malte dans leurs rapports politiques avec la république française, et sur les limites de la France à la rive droite du Rhin, 1797; 10° Campagne du général Bonaparte en Italie, 1797, in-8°, ou 2 vol. in-12; 11° l'Art de voir dans les beaux-arts, traduit de l'italien de Milizia, 1798, in-8°; 12° Voyages physiques et lithologiques dans la Campanie, par Scipion Breislak, traduits du manuscrit italien et accompagnés de notes,1801, 2 vol. in-8°, figures; 13° Mémoire sur les funérailles et les sépultures, 1801; 14° Essai sur l'histoire de l'architecture, précédé d'observations sur le beau, le goût et les beaux-arts, extrait et traduits de Milizia, la Haye, 1819, 3 vol. in-8°. Enfin il a fait tirer à vingt-cinq exemplaires des Imitations de Martial. Il a coopéré à l'Art de vérifier les dates, au Dictionnaire géographique et historique de Bretagne (voy. OGÉL), au Dictionnaire des sciences morales, économiques et diplomatiques, à l'Encyclopédie méthodique, à la Clef du cabinet des souverains, etc. Barbier lui attribue : Lettre sur la littérature et la poésie italiennes, traduite de Bettinelli, 1778, in-8° (voy. BETTINELLI) Notice provenant de la Bibliographie Universelle de Michaud. Ci-dessous la localisation de quelques-uns de ces divers ouvrages :
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