Châtillon, Château Passerin d'Entrèves

Châtillon,
Château Passerin d'Entrèves

 

Les papiers peints panoramiques de la salle à manger : la bataille d'Héliopolis et la bataille d'Austerlitz.

 

Les papiers peints panoramiques du XIXème siècle sont de grands ensembles imprimés sur une série de lés. On date leur première apparition publique de l'Exposition des produits de l'industrie française à Paris en 1806.

La manière dont les compositions illustrant la bataille d'Héliopolis et celle d'Austerlitz tapissent la salle à manger du château, met en évidence leurs possibilités modulaires. Tous les épisodes les déployant pouvaient s'adapter, comme ils le sont ici, à l'architecture des pièces tout en conservant leur vision globale totale. Ces possibilités traversent les âges, puisqu'elles peuvent encore être présentées comme telles dans l'univers plat d'un écran : des arbres, de grands bosquets, des rochers, des monuments, ou des ruines permettent de délimiter des séquences, tout en assurant le passage de l'une à l'autre.

L'intégration des panoramiques dans la salle à manger du château Passerin révèle également les jeux qu'il pouvaient, en fonction de la disposition des lieux, instaurer entre plusieurs spectacles : celui qui est au dedans et celui qui est au dehors, l'épique et l'agreste, le familier et l'exotique, le quotidien et l'historique.

Les deux moments qu'ils évoquent grandiosement sont ici en fait le rappel d'un événement de même caractère dont la région a été le théâtre : le passage des Alpes en mai 1800 par Bonaparte et ses troupes.

La bataille d'Héliopolis, que l'on connaît aussi sous le titre Les Français en Egypte, provient de la manufacture Velay à Paris. L'ensemble est composé de 30 lés numérotés de gauche à droite. Le dessinateur en est Jean-Julien Deltil (signé sur l'obélisque, lé 7). Edition originale, circ. 1818 .

La manufacture et le dessinateur de la bataille d'Austerlitz sont inconnus. Edition originale, circ. 1829-1830. L'ensemble est aussi composé de 30 lés numérotés de gauche à droite. Le papier peint décrit les événements qui se sont succédés le 2 décembre 1805 entre 8h30 (l'assaut de Pratzen) et 13h (capture du prince Repnine). Il combine plusieurs sources d'inspiration : aux lés 2-3 adaptation libre du Cuirassier blessé de Géricault (Louvre); aux lés 21-25 reprise exacte de La Bataille d'Austerlitz de Gérard, Salon 1810, Napoléon avec Roustan, Junot, Bessières, Duroc, Berthier et Rapp amenant le prince Repnine prisonnier; et également des gravures de Géricault et de Vernet. Dans une lettre de 1829 à Jean Zuber, Jean-Julien Deltil se fait l'écho de l'insuccès de la manufacture auprès des marchands et des acheteurs et l'attribue à une exécution trop heurtée "qui deviendra plus détestable encore aux premières fabrications qu'on en fera".

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Les vues électroniques des papiers peints nécessitent l'acquisition du lecteur djvu, qui rend faciles d'accès de très grandes compositions tout en préservant la qualité des images.

Ces vues ont été constituées à partir de la numérisation, puis de la réunion de photographies papier panoramiques. Comme celles-ci ont été réalisées en amateur, ni leur cadrage ni leur éclairage ne sont uniformes. C'est la raison pour laquelle les vues présentées sont de format inégal, notamment en hauteur. Plutôt que de les rogner toutes en fonction du plus petit dénominateur, on a préféré garder à chaque fois tout ce qui se pouvait. Il est apparu aussi que ces disparités, loin de nuire aux papiers, contribuaient à leur donner vie.

Les vues commencent par la salle à manger (page 1). Les pages 2 et 3 restituent Héliopolis. Une contre-vue de la salle à manger (page 4) est mise pour transition. Les pages 5 et 6 reconstituent la bataille d'Austerlitz. Dans les deux cas les panoramas ne sont pas tout à fait complets.

Les vues comportent des zones réactives auxquelles sont associés de petits descriptifs des lés.

Les éléments bibliographiques ont été indiqués par le Musée du Papier Peint à Rixheim Alsace. Pour la plupart, ils ont été tirés de l'ouvrage Papiers peints panoramiques élaboré sous la direction de Odile Nouvel-Kammerer. Paris, Musée des Arts Décoratifs-Flammarion, 1998.
Napoléon à Martigny : Bicentenaire du passage des Alpes.
La Fondation Napoléon
Empireonline