CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE. 244
 
pas envoyer ses intendants pour lever, dans les provinces, les impôts dont il a besoin. C’est à la province, c’est aux différentes communautés dont elle est composée, à lever, dans l’étendue de leur district, les impôts que le roi demande. Chaque communauté a bien mieux les moyens de se taxer de la façon la moins onéreuse pour le peuple. Le style de M. d’Argenson n’était pas brillant, il aimait trop les expressions triviales, et sa diction était ordinairement plate. Ce défaut nuirait certainement au succès de ses ouvrages à l’impression. Le public est trop difficile sur cet article.

— Nos théâtres n’ont donné, cet hiver, aucune pièce nouvelle. Mme de Graffigny vient de retirer la Fille d’Aristide, que les comédiens s’étaient proposé de jouer pendant le mois de janvier. A sa place on a mis la tragédie de Sémiramis, par M. de Voltaire. On a donné à la Comédie-Italienne une pièce intitulée la Jeune Grecque2, qui a eu du succès. Le ton de cette pièce était un peu plus élevé que celui qu’on est accoutumé d’entendre sur ce théâtre. Il est même sentencieux.

Origine, Progrès et Décadence de l’idolâtrie2. Nouvel ouvrage d’un écrivain aussi insipide qu’infatigable, M. l’abbé de Méhégan. On n’a qu’à relire l’Histoire des oracles, par M. de Fontenelle, quand on veut s’instruire agréablement sur cette matière.

— On a fait un Supplément à la France littéraire qui contient les noms de tous les auteurs et de tous leurs écrits. On doit s’attendre à trouver beaucoup de fautes dans une pareille rapsodie. On donne, par exemple, à M. Diderot le Code de la nature, fort mauvais ouvrage dont il n’a certainement pas fait une phrase.

 
JUILLET
 

1er juillet 1756.

 

Après une demi-douzaine d’éditions, rapidement enlevées, des poèmes sur le Désastre de Lisbonne et sur la Religion natu-