Étienne Bonnot de CONDILLAC

(1714-1780)

 

Né à Grenoble le 30 septembre 1714, Condillac est le troisième des cinq enfants d'un receveur des tailles anobli par une charge de secrétaire du roi, et le frère de l'abbé de Mably.

A la mort de son père, en 1727, il est envoyé chez son frère aîné, grand prévôt de Lyon, puis, en 1733, à Paris où l'abbé de Mably le fait entrer au séminaire Saint-Sulpice. Il est ordonné prêtre en 1740. Il fréquente les philosophes : Rousseau qu'il connaît depuis 1739, Diderot avec qui il dîne souvent, Voltaire et d'Alembert avec lesquels il correspond. En 1746, paraît son Essai sur l'origine des connaissances humaines; le Traité des systèmes est publié en 1749 et le Traité des sensations en 1754.

Sur la recommandation du duc de Nivernais, ambassadeur à Rome, il est choisi, en 1758, pour être précepteur de Ferdinand, prince héritier de Parme, petit-fils de Louis XV. Son Cours d'études pour l'instruction du Prince de Parme, qui sera publié de 1769 à 1773, comporte une partie historique particulièrement importante, une douzaine de tomes dans l'édition de 1798.

A son retour en France en 1767, il reçoit l'abbaye de Mureau. Il est élu, en 1768, à l'Académie française. Mais il y siègera peu, choisissant de vivre dans le domaine de Flux, près de Beaugency, qu'il avait acheté en 1773 pour sa nièce, Madame de Rouville. En 1776, il est élu à la Société royale d'agriculture d'Orléans et publie, au moment où paraît The Wealth of nations d'ADAM SMITH (1723-1790), Le Commerce et le gouvernement considérés relativement l'un à l'autre, par lequel il entreprend de constituer l'économie politique en science et dans lequel, tout en soutenant le libéralisme économique, il s'oppose aux fondements théoriques que lui donnent les physiocrates.

Ses deux derniers traités sont La Logique ou les premiers développemens de l'art de penser (1780) et La Langue des calculs. Ce dernier, d'ailleurs inachevé, ne sera publié qu'après sa mort, dans l'édition de 1798 (23 volumes in-8°). Lavoisier se réfèrera explicitement aux principes qu'il y développe dans le Discours préliminaire de son Traité élémentaire de chimie en 1789.

Condillac meurt à Flux le 3 août 1780.