Nouvelles Ephémérides, avril 1176
NOUVELLES
EPHEMERIDES
ÉCONOMIQUES.

SECONDE PARTIE.


ANALYSES,
ET CRITIQUES RAISONNÉES.

N°. PREMIER.

Observations économistes
  à M. l'Abbé de Condillac, par M. l'Abbé Baudeau.

AVANT-PROPOS.

Vous venez, Monsieur, de publier, avec les plus grands éloges, un Livre Elémentaire, intitulé le

|110| Commerce & le Gouvernement, considérés relativement l'un à l'autre.
Mais vous il est arrivé, contre vos intentions, je crois, le même inconvénient qu'à beaucoup d'autres. On vous accuse d'être Economiste ; vous sentez toute la gravité de cette inculpation: je m'empresse de vous en absoudre. Notre intérêt & le votre se réunissent à celui de la vérité, pour m'engager à cette bonne oeuvre, puisqu'en effet nous voyons tous les jours se multiplier les exemples de cette erreur, contre laquelle il doit enfin nous être permis de réclamer.
C'est ainsi qu'on accuse les Economistes d'attaquer la Noblesse, de lui disputer ses titres, de vouloir lui ravir ses propriétés, & qu'on cite à l'appui de ces imputations des ouvrages & des Auteurs parfaitement inconnus aux Economistes, parfaitement contraires à leurs principes. La preuve est inconséquente, mais la rumeur publique n'en est pas moins accréditée.
Le nom d'Economiste est, je crois,

|111| dans le moment présent un titre qu'il ne faut pas donner à ceux qui le refusent, mais uniquement à ceux qui l'acceptent. En agir autrement, c'est s'exposer à calomnier les uns & les autres, & par conséquent à commettre une double injustice.
Les vrais Economistes sont faciles, à caractériser par un seul trait que tout le monde peut saisir. Ils reconnoissent un maître (1), une doctrine (2), des livres classiques (3), une formule (4), des termes techniques, précisément comme les antiques Lettrés de la Chine.
Nous tenons avec zele, & même avec enthousiasme (pourquoi pas ?) à la science, au tableau économique, au Confucius d'Europe, & voilà ce qui nous désigne.
Que les uns cherchent à nous rendre odieux, & les autres à nous


(1) Le Docteur Quesnay.
(2) Celle de la Philosophie rurale & de l'Analyse économique.
(3) La Physiocratie.
(4) Le Tableau économique.

|112| rendre ridicules ; nous nous y sommes attendus. Quelle est la science ou, l'opinion, qui n'ait pas produit de pareils effets ?
Sans recourir à l'histoire des siecles reculés & des Nations étrangeres, la notre n'est-elle pas assez instructive à cet égard ?
Aujourd'hui nos Savants sont Newtoniens; mais tout le monde se rappelle encore le temps ou il falloit avoir autant de courage pour adopter leurs principes, qu'il en faudroit aujourd'hui pour les rejetter. Cependant les Cartésiens qui repoussoient Newton, avoient commencé par être combattus, ridiculisés, persécutés.
Combien la circulation du sang ne fit-elle pas éclore de sarcasmes, & qui pis est, d'intrigues & de persécutions contre les premiers disciples d'Hervei ?
La métaphysique d'Aristote n'avoit-elle pas été d'abord anathématisée, puis comme sanctifiée dans nos écoles ?
Le mouvement de la terre & l'e-

|113|xistence des Antipodes n'ont-ils pas excité de terribles fermentations? Les premiers Professeurs qui voulurent nous apprendre à prononcer moins mal le latin, & à comprendre un peu le grec, ne furent-ils pas les victimes de leur zele ?
Fausse ou véritable, toute opinion nouvelle, même la plus spéculative, la plus indifférente, excite nécessairement du bruit ; attire infailliblement à ses défenseurs des ennemis & des hostilités.
Nous l'avons su, nous le savons, & tout se dispose de maniere à nous permettre moins que jamais de l'oublier.
Ce corps de doctrine que nous avons adopté ; ce maître que nous suivons ; ces livres fondamentaux que nous développons ; cette formule à laquelle nous sommes attachés ; ce systême enfin (car, c'en est un, puisqu'il consiste dans un enchaînement méthodique de principes & de conséquence), ce systême est-il véritable? est-il erroné? est-il pour les Souverains & pour les peuples

|114| une source de ruine ou de prospérité ? c'est le temps qui le fera voir ; c'est la discution libre qui l'éclaircira ; c'est la prospérité qui le jugera.
Mais nous qui connoissons tous les pieges que l'esprit de contradiction sema sous les pas de ceux qui répandirent les nouvelles découvertes, même dans le genre le plus frivole, nous serions insensés d'attendre la paix & la tranquillité, pendant que nous travaillons dans Paris même à répandre les principes de la science économique. Quels Principes & quelles conséquences !
Un Economiste doit donc se regarder comme dévoué nécessairement à toute espece de contradiction. Rien de plus (juste, allois-je dire ? . . . mais on me permettra de trouver le terme un peu trop fort), rien de plus logique, dirai-je donc, & c'est le mot.
Mais il existe, comme a fort bien dit M. l'Abbé Morellet, dans sa réponse à M. l'Abbé Galliani, des Ecrivains qu'il appelle économiques qui ne sont pas économistes.

|115| Cette distinction, il la prouve par son propre exemple, & nous pourrions la confirmer par celui de plusieurs autres, notamment de ceux dont les écrits nous sont attribués dans ce moment.
Ces Ecrivains ont, à la vérité, quelques idées assez conformes à certaines déductions de la doctrine des économistes, & c'est dans cette conformité qu'il faut chercher la source de la confusion qu'une partie du public parisien paroît vouloir accréditer.
Mais le maître, la science, les livres, la formule leur sont totalement étrangers ; ils different essentiellement de nous sur les articles les plus fondamentaux de la théorie : nous différerions bien plus dans la pratique, si nous avions à pratiquer ce qui n'arrivera peut-être jamais, ou du moins de long-temps dans notre pays.
Il n'est pas juste d'attribuer à ces Ecrivains ni à leurs partisans, par exemple, à M. l'Abbé Morellet (que je cite, parcequ'il s'est déclaré lui-

|116|même, à ce sujet, dans deux ouvrages publics), les torts imaginaires ou réels qu'on nous impute.
De même aussi j'ose croire qu'il est contre l'équité de nous attribuer les torts qu'on reproche, avec raison ou sans fondemeut, aux personnes qui se déclarent très ouvertement pour n'être pas économistes.
Quand ils suivent leurs principes (qui ne sont pas totalement les nôtres malgré les traits de conformité) , ils seroient fâchés que la gloire du bien qu'on y trouve ne fût rendue qu'à nous seuls, & nous sommes très éloignés de desirer qu'il en fût ainsi ; le blâme juste on injuste, du mal qu'on croit y découvrir, ne doit donc pas retomber sur nous.
Bons on mauvais, bien ou mal écrits, obscurs ou intelligibles, comme on voudra, n'importe, nos ouvrages sont publics ; ils sont avoués & reconnus, car nous nous sommes faits une regle de ne jamais nous cacher. Eh ! pourquoi nous cacherions-nous, jamais nous n'avons attaqué en rien dans nos livres, ni

|117| l'autorité du Prince & de ses Tribunaux, ni la religion, ses dogmes & sa discipline, ni les bonnes moeurs & l'honnêteté publique, ni les personnes de nos concitoyens. Il y auroit peut-être plus de justice aux critiques & à ceux qui s'en rendent les échos de consulter les ouvrages des vrais économistes, de les comparer avec les autres, de dire ensuite, voici la ressemblance . . . . . mais . . . . . voici la différence.
Encore aurions-nous tort d'exiger ce soin de la part du public, & même d'espérer qu'on nous rende aux uns & aux autres un si grand service. Au moins, doit-il nous être permis de nous procurer à nous-mêmes cette satisfaction ; c'est d'ailleurs une justice que nous faisons en même temps aux personnes qu'on a dessein de calomnier en leur donnant le nom d'économistes. Car c'est par une espece de calomnie qu'on prodigue aujourd'hui ce titre ; nous sommes obligés d'en convenir, & nous n'en rougissons pas encore ; le temps seul decidera si nous avons tort ou si nous avons raison.

|118|Quoi qu'il en soit, ce tort ou cette raison ne doivent être partagés entre & les autres, ni aux yeux de nos contemporains, ni à ceux de la postérité, si par événement elle se souvient de nous en quelque maniere que ce puisse être.
Par ces considérations, il m'a semblé nécessaire de vous adresser quelques observations sur votre dernier ouvrage.
Le respect que nous avons toujours conservé pour l'autorité tutélaire & bienfaisante du Monarque & de ses Magistrats, m'empêche seul d'expliquer aussi clairement nos vrais sentiments sur d'autres objets qui ne sont plus permis à la discussion des simples citoyens tels que nous sommes tous ; on seroit peut-être étonné de la facilité que j'aurois à marquer les différences les plus notables entre deux théories qu'on affecte si opiniâtrement de confondre & d'identifier dans l'opinion populaire.
Le temps viendra probablement où je pourrai les spécifier toutes, ces différences fondamentales, avec autant

|119| de précision & de clarté que je le desirerois. En attendant, je me borne à quelques traits de votre Livre Elémentaire.
En voici le début : “chaque science (dites-vous, Monsieur) demande une langue particuliere, parceque chaque science a des idées qui lui sont propres : il semble qu'on devroit commencer par faire cette langue ; mais on commence par parler & écrire, & la langue reste à faire”.
Vous ajoutez tout de suite : “voilà où en est la Science Economique, dont l'objet est celui de cet ouvrage même. C'est entre autres choses à quoi on se propose de suppléer”.
A vous en croire, Monsieur, vous auriez donc, en effet, créé le langage économique ; c'est-à-dire, choisi les expressions, défini les termes, assigné leur sens & leur valeur d'une maniere toute nouvelle.
J'observerai d'abord qu'on vous fait à présent dans le monde littéraire un grand mérite d'avoir ainsi com-

|120|mencé par faire cette langue, & qu'on nous faisoit un crime d'avoir voulu fixer à la Science Economique un langage particulier.
Cest ainsi que l'opinion a dans Paris deux poids & deux mesures.
Quoi qu'il en soit de cette contradiction rnanifeste, j'ose assurer que vous n'avez point créé de langage, mais que vous avez emprunté celui de nos maîtres, employé leurs expressions, copié leurs définitions, donné précisément aux mots le sens & la vasleur qu'ils avoient assignés, excepté seulement en quelques occasions particulieres, que le public impartial pourroit bien ne pas trouver heureuses pour vous. Permettez-moi d'éclaircir ces petites questions moitié grammaticales, & moitié politiques.

N°. PREMIER.
Des richesses foncieres & des richeffes mobiliaires.

“On distingue (dites-vous, Monsieur) les productions de la terre en denrées & en matieres premie-

|121|res. Les denrées sont les productions qui servent à notre subsistance & à celle des animaux que nous élevons. Les matieres premieres sont des productions qui peuvent prendre différentes formes, & par-là devenir propres à divers usages.
“Les productions considérées comme denrées, ou comme matieres premieres, se nomment richesses foncieres ; parcequ'elles sont le produit des fonds de terre ”.
“Les matieres premieres travaillées, manufacturées, mises en oeuvre, se nomment richesses mobi1iaires, parceque les formes qu'on leur a fait prendre en font des meubles qui servent à nos besoins ” (pag.70 & 71).
Dans ce langage, Monsieur, il est une portion que vous n'avez point créée, mais empruntée de nos maîtres ; elle est très vraie, très philosophique & très utile. Il en est une autre que vous avez totalement faite, mais aussi je la crois très erronée, je dis même à tel point, que vous se-

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|122|rez forcé vous-même de l'abandonner. Il en est enfin une troisieme qu'on trouvera pour le moins très problématique.
Quant à la premiere portion, je vous citerai, Monsieur, l'analyse économique des Etats policés, imprimée depuis six ans (1).
“Telle est (disois-je d'après nos maîtres) la loi de la nature, que les objets propres à nos jouissances périssent tôt ou tard par l'usage même que nous en faisons. C'est ce qu'on appelle consommation.
“Mais il est aisé de voir que les uns sont de consomrnation subite, totale & momentanée : les autres de consommation lente, partielle & successive.
“Nos aliments, nos boissons, les matieres que nous brûlons pour divers usages, sont de la premiere espece ; nos habitations, nos meubles, nos vêtements sont de la seconde.



(1) Chez Delalain, près l'ancienne Comédie françoise.

|123| “La premiere s'appelle donc, pour abréger, les subsistances ; la seconde s'appelle, dans l'état brut, ou de simplicité primitive, les matieres premieres (page 11).
Et ailleurs, “les subsistances périssent chaque année, chaque jour, chaque moment, par la consommation totale qu'en font les êtres vivants : on appelle ces biens des richesses sans cesse périssantes & renaissantes, ou de consommation subite.
“Les matieres premieres se conservent plus ou moins long-temps, suivant les ouvrages qu'on en forme, & suivant leurs qualités naturelles. La plupart des ouvrages de l'art ne s'usent que peu à peu, procurent les mêmes jouissances pendant plusieurs jours, plusieurs mois, plusieurs années. Ces biens s'appellent richesses de durée (page 1)
Ainsi , Monsieur, la distinction &, la définition des subsistances & des matieres premieres ne sont point de votre invention. A cet égard, le sens et la valeu des mots avoient été parfaitement déterminés.

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|124| Mais quand vous dites, les matieres premieres “sont des productions qui peuvent prendre différentes formes, & par-là devenir propres à divers usages”, permettez moi d'observer que ce n'est pas là précisément le caractere qui les distingue des subsistances.
Le froment, par exemple, peut aussi “prendre différentes formes & par-là devenir propre à divers usages” : on en fait, comme vous savez, du pain, de la bouillie, des pâtisseries, de la colle, ou de l'amidon.
Quand vous dites, “les matieres travaillées & manufacturées, mises en oeuvre, se nomment richeses mobiliaires, parceque les formes qu'on leur fait prendre en font des meubles qui servent à nos besoins”. J'observe encore, “premierement, que les habits & les bijoux sont de ce genre ; qu'on ne les appelle pas communément des meubles, si ce n'est dans le style judiciaire ; mais sur-tout que les maisons elles-mêmes, toutes leurs parties & tous leurs ornements, se trouvent

|125| précisément encore dans la même classe; car ce ne sont exactement, comme vous savez, que des matieres travaillées & mises en oeuvre. Cependant, je tiens pour assuré qu'en aucune langue on ne les appelle des meubles.
Ce sont-là, Monsieur, des expressions dont le succès me semble assez problématique.
Mais l'innovation qui me paroît absolument inadmissible, c'est celle que vous vous êtes permise, en appellant richesses foncieres “les productions considérées comme matieres premieres”.
Nous appellons, Monsieur, richesses foncieres les fonds cultivables dont le propriétaire peut jouir ou disposer ; une terre, une ferme, une métairie, une vigne, un pré, un jardin. Richesses, parce qu'on peut les vendre ; foncieres, parce que ce sont des fonds selon vous-même.
Les productions récoltées sur ces fonds sont aussi mobiliaires, avant la façon qui après avoit été mise en oeuvre. Un ballot de laine, un fagot de chanvre, une barrique de

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|126|vin, &c. sont des effets mobiliers.
Etoit il nécessaire de changer ce langage ? Trouvez bon que j'en doute.Car, enfin s'il faut appeller richesses fonciere les productions récoltées sur les fonds cultivés, comment faudra-t-il appeller ces fonds mêmes qui les ont fournies ? Vous croyez bien, sans doute, qu'ils sont une richesse, & même une richesse du premier ordre. Par quelle épithete les distinguez-vous donc, Monsieur, permettez que je vous le demande ? car enfin je l'ai cherchée dans votre livre, cette épithete, & je ne l'ai pas trouvée.
Quant à celle de mobilier, vous seriez évidemment obligé de culbuter toute notre jurisprudence , & de renvoyer à l'école tous nos Légistes, si les denrées simples, comme le grain battu, la laine, le chanvre, le vin, les fruits, les légumes, une fois récoltés, ne devoient plus être mis au rang des effets mobiliers.

|127|N°. II.
Du Colon & du Propriétaire foncier.

Cette premiere erreur en nécessite une seconde. Nous appellons propriétaire foncier celui qui est le maître du fonds productif, qui peut le vendre & l'échanger ; nous appellons cultivateur ou colon, celui qui fait les avances & les travaux de la culture, proprement dite, le fermier, le régisser, le métayer, le propriétaire lui-même s'il laboure, s'il seme, s'il récolte par ses mains. Pour vous, Monsieur, vous appellez colon le propriétaire foncier, quand il est différent du cultivateur. “Retiré dans une ville (dites-vous page 94), le colon cesse de veiller par lui-même à la culture de ses terres. Alors il cede sur le produit une partie de la propriété au fermier qui les régit, & cette partie est le salaire du fermier. Celui-ci fait la récolte, il livre au colon la part convenue, & il acquiert un droit de propriété sur tout ce qui reste.

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|128|“Dans cette régie (continuez-vous) nous voyons un homme qui fournit le fonds, c'est le colon ; un entrepreneur qui se charge de veiller à la culture, c'est le fermier; & des valets ou journaliers qui font les ouvrages.”
Dans le vrai, Monsieur, nous avions depuis long-temps distingué, comme vous faites, celui qui fournit le fonds d'avec celui qui fait & dirige la culture, & d'avec ceux qui travaillent comme valets ou journaliers. Voyez l'analyse économique (pages 124 & suivantes).
Mais, nous appellons le premier, propriétaire foncier, parcequ'il fait les avances foncieres des édifices, des plantations, des fossés, du nivellement du mélange des terres, & parce qu'il trouve dans la possession de ses domaines une richesse fonciere.
C'est le second fermier, c'est-à-dire le métayer, le régisseur & directeur de la culture, que nous appellons colon, comme les latins l'appelloient colonus; nous disons

|129|aussi, même plus souvent en cultivateur, du verbe françois cultiver, je cultive, parcequ'en effet on traduit en latin ces mots, cultiver, je cultive, cultivateur, par ceux ci, colere, colo, colonus ; d'où le françois, colon tire évidemment son origine.
Convenez, Monsieur, de bonne foi, qu'il étoit encore pour le moins inutile de changer ce langage ; mais sur-tout il ne falloit pas dire, comme vous faites, que le propriétaire habitant des villes cede sur le produit une partie de sa propriété au fermier ; que ce fermier, après avoir payé la portion convenue, acquiert un droit de propriété sur tout ce qui reste.
Le produit ou la récolte est originairement en grande partie la propriété du cultivateur qui en a fait tous les frais, dirigé tous les travaux, & couru tous les risques; c'est même à lui seul qu'il appartient de disposer du total. Si sa ferme est payable en argent, le fermier seul à droit, en ce cas, de vendre & d'échanger tout le produit.

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|130| Quand le propriétaire foncier veut recevoir en nature sa portion des fruits récoltés, c'est un partage, entre deux co-propriétaires, de ces productions, qui se fait suivant leurs conventions & leurs droits respectifs.
Aucun des deux ne cede à l'autre une part de la récolte ; aucun des deux n'acquiert alors une propriété.
Cette question n'est pas purement grammaticale ; elle influe, Monsieur, sur tout votre ouvrage & principalement sur l'analyse que vous avez cru devoir faire des sociétés policées, c'est un article fondamental sur lequel nous avons besoin d'une explication claire & détaillée.

La suite aux plus prochains Recueils.